mercredi 25 juillet 2012

Yaoundé: Marafa et Paul Biya coupent la circulation


Nous sommes au boulevard du 20 mai 1972 à Yaoundé, ce mardi 24 juillet 2012. Il est à peine 11 heures. Le soleil arrose déjà la terre de ses rayons. Les véhicules vont et viennent, les piétons aussi. Quelques policiers en tenue d’apparat sont visibles un peu partout. Des éléments de la garde présidentielle en tenue, armés, veillent au grain. De temps à autre, des véhicules aux vitres fumées fendent l’air en toute vitesse, en direction de l’aéroport international de Yaoundé N’Simalen. Les taxis sont de moins en moins visibles sur cet axe qui d’un moment à l’autre, va être fermé. « Le chef de l’Etat Paul Biya doit se rendre à Brazzaville pour participer au sommet de la communauté économique et monétaire des Etats de l’Afrique centrale. Et comme à l’accoutumée, la route va être barrée », affirme un gardien de la paix principal en tenue de grand jour.
Plus en haut, sur l’axe allant du ministère de la Santé publique au palais de justice, la route est déjà barrée par une foule bigarrée, estimée à environ 6000 personnes. Des policiers débordés par cette foule nombreuse se contente de filtrer les entrées, et de ne laisser entrer dans l’enceinte du palais de justice que les journalistes, personnel de la justice et justiciables. Mais il faut disposer d’une carte professionnelle pour s’y hasarder. « Nous sommes venus une fois de plus soutenir notre président dont l’audience est prévu ce mardi », lance un jeune homme. Il fait ainsi allusion à Marafa Hamidou Yaya, l’ancien secrétaire général de la présidence de la République, puis ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation, écroué à la prison centrale de Kondengui puis à la prison spéciale du Secrétariat d’Etat à la défense depuis le 16 avril 2012. Dans la cour, les chasseurs d’images procèdent déjà à des prises de vue. Les professionnels de la plume eux, attendent l’arrivée triomphale de celui qui passe pour être le prisonnier le plus célèbre de l’histoire du Cameroun. A l’intérieur de la salle d’audience devant abriter ce procès très couru, plus une seule place assise. Même les couloirs sont pris d’assaut par les curieux. Les gendarmes n’ont rien pu faire pour empêcher à ces personnes de s’infiltrer dans la salle. Au parquet situé à un jet de pierre de là, c’est encore la grande affluence. « On nous a dits que le président doit d’abord venir ici répondre à une plainte du Sdf. Nous allons l’attendre ici afin de l’accompagner avec les applaudissements qu’il mérite jusqu’à la salle d’audience du Tribunal de grande instance, car à partir d’ici il ira à pied », explique un curieux déterminé à y accueillir Marafa Hamidou Yaya, malgré la canicule.

Décidément, l’ancien ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation s’illustre progressivement dans l’imagerie populaire, comme un sauveur. Au point de paralyser la circulation pendant des heures, comme son camarade Paul Biya. A la seule différence que Marafa a été acclamé, alors que Biya est passé sous silence pour se rendre à Brazzaville. Va-t-il penser, aux côtés de ses pairs, à trouver des solutions aux problèmes d’intégration dans la sous- région de la Cemac.
 
 
 
SOURCE: Le Messager

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